Il est de ces perles qu'on ne peut pas rater. Alors quand Moebius le français rencontre Taniguchi le Japonais, on s'attend à une BD solaire.
Et quand on tombe sur Icare, la curiosité nous oblige à vouloir aller plus loin et à lire cette histoire.
Une femme nue, enceinte, plane dans les airs. Elle tombe lentement vers la ville en contrebas. Et puis nous la retrouvons dans une clinique où elle accouche d'un enfant qui vole.
Au même moment, la ville traverse une période difficile où elle est la cible d'attentats terroristes perpétrés par des hommes concus en éprouvette et ayant la faculté de s'autodétruire en explosant.
Dans ce contexte, le gouvernement, tient la naissance de l'enfant volant secrète et espère faire de lui une arme.
Pendant plus de 20 ans, Icare est étudié, ses facultés sont passées au crible. Enfermé dans une serre, sans aucun contact avec l'extérieur, Icare est jusque là resté docile.
Mais le jeune homme commence à se poser des questions, il aimerait voir le ciel et le soleil. Poussé par l'amour qu'il porte à son enseignante Yukiko, Icare va alors se rebeller afin de voler au grand jour.
Icare est un one shot édité par Kana dans un grand format à couverture souple. Les quatre premières pages sont en couleur alors que les autres sont en noir et blanc, sur papier glacé.
Cette oeuvre est l'association de Moebius le génie français, au scénario et de Jiro Taniguchi, le "sensei " japonais au dessin.
Le manga compte 12 chapitres, introduits à chaque fois par une illustration pleine page.
A la fin de l'ouvrage, nous retrouvons une interview de Moebius par Numa Sadoul. Certains secrets de la réalisation de cette oeuvre nous sont ainsi révélés.
Le scénario se déroule sur vingt ans, entre la naissance et le vingtième anniversaire d'Icare. On y découvre une intrigue politique mise en avant par les attentats des hommes éprouvette. Mais aussi une réflexion sur ce qu'il adviendrait d'un enfant qui aurait la capacité de voler. Serait-il accaparé par le pouvoir et étudié comme le manga nous le présente ici? D'autres issues seraient elles possibles?
Au delà de l'aspect politique, on découvre aussi une société où les moeurs semblent un peu différentes des notres.
Ceci nous amène à parler du dessin.
Dans la mise en scène du scénario, nous retrouvons des scènes avec des femmes nues, ou encore des scènes de sexe entre femmes. Même si le propos du manga n'est pas là, nous découvrons une société bien différente de la notre où certaines pratiques semblent acceptées.
Dans le design des personnages, on retrouve le trait de Taniguchi, mais parfois, quelques scènes font penser au manga Akira de Katsuhiro Otomo.
Par contre, il arrive de trouver des images avec des proportions un peu étranges ou des fautes de perspective sur les personnages.
Toutefois, les décors sont très travaillés, très détaillés. On sent que Taniguchi a accordé beaucoup d'importance à l'environnement qui entoure Icare et qu'il ne s'est pas contenté de bien dessiner les personnages.
Au niveau du cadrage, comme toujours dans les oeuvres de Taniguchi, les dessins restent bien dans leur case rectangulaires. Mais il n'hésite pas à réaliser des dessins en pleine pages, ou de prendre plus de la moitié d'une case pour dessiner une scène. Il alterne aussi les plans larges et les plans serrés pour mettre en évidence certains points.
A noter aussi que le dessin est largement prédominant sur les dialogues qui sont ici très épurés.
J'ai trouvé ce manga intéressant, mais un peu rapide, avec une fin qui n'en n'est pas vraiment une, ou en tout cas qui laisse une très grosse ouverture. On découvrira dans l'interview de fin du manga, qu'au départ Moebius prévoyait plusieurs tomes, mais le mode de fonctionnement japonais, avec des publications hebdomadaires et le système de votes en aura décidé autrement.
Le manga Icare est définitivement adulte, tant par son thème que par le dessin mettant souvent en scène des femmes nues. Et encore par rapport au scénario prévu au départ par Moebius, Icare est très soft et Taniguchi a participé à modifier l'histoire.
Au final, je recommanderai Icare pour l'association franco-japonaise qui montre que la BD est un art universel. Je pourrai aussi vous pousser à le lire pour la qualité des détails du dessin ou tout simplement parce que les deux auteurs sont des références de la BD dans leurs pays respectifs.
Et quand on tombe sur Icare, la curiosité nous oblige à vouloir aller plus loin et à lire cette histoire.
Titre: Icare Auteurs: Moebius et Jean Annestay (scénario) et Jiro Taniguchi (dessin) Année: 2005 Éditeur: Kana Type: Seinen Nombre de pages: 304 Nombre de volumes: 1 (one-shot) |
Au même moment, la ville traverse une période difficile où elle est la cible d'attentats terroristes perpétrés par des hommes concus en éprouvette et ayant la faculté de s'autodétruire en explosant.
Dans ce contexte, le gouvernement, tient la naissance de l'enfant volant secrète et espère faire de lui une arme.
Pendant plus de 20 ans, Icare est étudié, ses facultés sont passées au crible. Enfermé dans une serre, sans aucun contact avec l'extérieur, Icare est jusque là resté docile.
Mais le jeune homme commence à se poser des questions, il aimerait voir le ciel et le soleil. Poussé par l'amour qu'il porte à son enseignante Yukiko, Icare va alors se rebeller afin de voler au grand jour.
Icare est un one shot édité par Kana dans un grand format à couverture souple. Les quatre premières pages sont en couleur alors que les autres sont en noir et blanc, sur papier glacé.
Cette oeuvre est l'association de Moebius le génie français, au scénario et de Jiro Taniguchi, le "sensei " japonais au dessin.
Le manga compte 12 chapitres, introduits à chaque fois par une illustration pleine page.
A la fin de l'ouvrage, nous retrouvons une interview de Moebius par Numa Sadoul. Certains secrets de la réalisation de cette oeuvre nous sont ainsi révélés.
Le scénario se déroule sur vingt ans, entre la naissance et le vingtième anniversaire d'Icare. On y découvre une intrigue politique mise en avant par les attentats des hommes éprouvette. Mais aussi une réflexion sur ce qu'il adviendrait d'un enfant qui aurait la capacité de voler. Serait-il accaparé par le pouvoir et étudié comme le manga nous le présente ici? D'autres issues seraient elles possibles?
Au delà de l'aspect politique, on découvre aussi une société où les moeurs semblent un peu différentes des notres.
Ceci nous amène à parler du dessin.
Dans la mise en scène du scénario, nous retrouvons des scènes avec des femmes nues, ou encore des scènes de sexe entre femmes. Même si le propos du manga n'est pas là, nous découvrons une société bien différente de la notre où certaines pratiques semblent acceptées.
Dans le design des personnages, on retrouve le trait de Taniguchi, mais parfois, quelques scènes font penser au manga Akira de Katsuhiro Otomo.
Par contre, il arrive de trouver des images avec des proportions un peu étranges ou des fautes de perspective sur les personnages.
Toutefois, les décors sont très travaillés, très détaillés. On sent que Taniguchi a accordé beaucoup d'importance à l'environnement qui entoure Icare et qu'il ne s'est pas contenté de bien dessiner les personnages.
Au niveau du cadrage, comme toujours dans les oeuvres de Taniguchi, les dessins restent bien dans leur case rectangulaires. Mais il n'hésite pas à réaliser des dessins en pleine pages, ou de prendre plus de la moitié d'une case pour dessiner une scène. Il alterne aussi les plans larges et les plans serrés pour mettre en évidence certains points.
A noter aussi que le dessin est largement prédominant sur les dialogues qui sont ici très épurés.
La critique de Juju:
Icare est un manga qui se lit facilement. Comme indiqué dans la description, il y a peu de dialogues, ce qui permet au lecteur de s'attarder un peu plus sur le dessin.J'ai trouvé ce manga intéressant, mais un peu rapide, avec une fin qui n'en n'est pas vraiment une, ou en tout cas qui laisse une très grosse ouverture. On découvrira dans l'interview de fin du manga, qu'au départ Moebius prévoyait plusieurs tomes, mais le mode de fonctionnement japonais, avec des publications hebdomadaires et le système de votes en aura décidé autrement.
Le manga Icare est définitivement adulte, tant par son thème que par le dessin mettant souvent en scène des femmes nues. Et encore par rapport au scénario prévu au départ par Moebius, Icare est très soft et Taniguchi a participé à modifier l'histoire.
Au final, je recommanderai Icare pour l'association franco-japonaise qui montre que la BD est un art universel. Je pourrai aussi vous pousser à le lire pour la qualité des détails du dessin ou tout simplement parce que les deux auteurs sont des références de la BD dans leurs pays respectifs.